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Christophe Perreault
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Joël Bouchard pense à long terme pour Josh Brook
Vendredi dernier à Syracuse, le Rocket de Laval prolongeait sa séquence de victoires à cinq avec un gain spectaculaire de 7-5 contre le Crunch. L’histoire prédominante entourant l’équipe n’était toutefois pas cette séquence victorieuse, mais plutôt que pour la première fois de la saison, Josh Brook avait été tenu à l’écart de l’alignement même s’il ne couvrait pas une blessure.
Avec cette décision, Josh Brook abandonnait Jake Evans comme seuls joueurs du Rocket ayant participé à tous les matchs de l’équipe cette saison. D’ailleurs, même s’il a manqué deux des trois matchs de Laval au cours du week-end, Brook vient encore à égalité au deuxième rang de l’équipe pour le nombre de matchs joués cette saison (38).
Tout cela ne changeait pas les questionnements de certains amateurs qui se demandaient pourquoi le défenseur était retiré de la formation alors que le but du Rocket est supposé être de former le futur.
Après la pratique de mercredi matin, Joël Bouchard a adressé ces critiques, qu’il comprend, mais qui ne voient qu’une partie de la situation selon l’entraîneur-chef de Laval.
« L’an passé, Cale Fleury était dans les estrades aussi, il ne faut pas oublier ça et personne n’est allé aux barricades » a rappelé Bouchard. « Je pense que c’est parce que Josh a joué au championnat mondial junior l’an passé, c’est un choix de deuxième ronde, les gens vont avoir des attentes. Les attentes, pour moi à court terme, ce n’est pas important, c’est ce qu’on veut faire à long terme. Josh, il apprend comme tous les autres. »
L’entraîneur a aussi laissé savoir qu’à cause du nombre de matchs au calendrier, au plan physique, Josh Brook commençait à avoir de la broue dans le toupette.
Si c’est bien le cas, on peut comprendre l’entraîneur de lui donner congé à ce moment-là du calendrier alors que l’équipe jouait trois fois en trois jours avant un congé de cinq jours. En l’assoyant deux fois, au lieu de le brûler avec des matchs consécutifs, le coach lui a donné plusieurs jours de congé pour se rattraper au niveau physique.
Ce retrait était visiblement pour lui donner du gaz dans une longue saison et si le timing au calendrier n’était pas un hasard, le fait qu’il l’ait effectué alors que le Rocket était sur la route ne l’était probablement non plus. Ainsi, ça reste une histoire, mais plus loin des projecteurs locaux pour enlever un peu de pression au jeune.
C’est aussi bon de se rappeler que c’est survenu au moment où Christian Folin est revenu avec le Rocket, ce qui donne soudainement une ligne bleue bien remplie avec Ouellet, Olofsson, McEneny, Leskinen, Alzner et Brook. C’est sans parler de Noah Juulsen, qui est toujours blessé, et de Maxim Lamarche qui a joué presque tous les matchs du Rocket l’an passé, mais qui n’a pas joué depuis le 20 décembre.
« Notre groupe de défenseurs est bon » a rappelé Karl Alzner. « On avait déjà eu une conversation parmi le groupe en se demandant ce qui allait arriver quand tout le monde allait être ici et en santé, est-ce que tu fais une rotation? Qu’est-ce que tu fais? C’est presque injuste parce que tout le monde peut jouer. »
Josh Brook est le premier qui a écopé dans cette rotation, mais il a pris la place d’Evan McEneny quand il est revenu au jeu et ce dernier aurait certainement une place régulière dans la majorité des clubs de la AHL. C’est donc une escouade défensive bien remplie qui a permis à Bouchard de donner une pause au défenseur de 20 ans.
Il faut donc comprendre que cette décision ne veut pas dire que Bouchard ne croit plus au potentiel de Josh Brook, bien au contraire.
« Josh, c’est un bon jeune défenseur en devenir comme il y en a dans d’autres organisations, ce n’est pas un exceptionnel » a résumé l’entraîneur. « C’est un jeune qui a des aptitudes et maintenant, il faut travailler sur certains d’autres aspects de son jeu pour que ses aptitudes aient un meilleur impact sur le match. »
Dans la même réponse, le coach du Rocket a tenu à rappeler sa philosophie en tant qu’entraîneur du club-école.
« Mon travail, c’est de s’assurer qu’ils peuvent devenir des joueurs de la Ligue Nationale » a expliqué Bouchard. « C’est le seul but que j’ai. Le but, ce n’est pas de faire des bons petits joueurs de la Ligue Américaine. C’est de savoir si on est capable de les amener à être des bons joueurs dans la Ligue Nationale. Ça c’est important à comprendre. Le but ultime, c’est ça à travers une philosophie gagnante, à travers gagner des matchs, à s’assurer que les vétérans sont prêts à être rappelés. »
Le développement de Josh Brook
Avec ces inquiétudes concernant le développement de Josh Brook, qui a huit points en 38 matchs pour le Rocket cette saison, j’ai voulu parler à Karl Alzner, qui est son partenaire de jeu le plus fréquent à Laval. Le vétéran a remarqué une évolution dans le jeu du défenseur de 20 ans au cours de la saison.
« Son écoute et son exécution sur les sorties de zone et même en zone neutre se sont vraiment améliorées » a expliqué Alzner. « Il y a des gars à qui tu parles sur la glace, mais qui n’écoutent jamais ou ils n’entendent pas ou ils ont quelque chose de déjà prévu. Dans son cas, tu lui parles et il le fait immédiatement. C’est la même chose avec Folin. Ces gars-là comprennent qu’il y a une raison pour laquelle tu leur demandes quelque chose sur la glace. C’est quelque chose qui a vraiment aidé son jeu et qui a même aidé mon jeu parce qu’on peut se parler sur la glace. »
Le vétéran a aussi souligné l’attitude Brook, même avec ces retraits d’alignement. Le principal intéressé avait aussi de bonnes choses à dire par rapport à l’aide de Karl Alzner dans son développement.
« Il m’aide énormément » a expliqué Brook. « On parle tout le temps. Il m’apprend beaucoup. Il y en a tellement à apprendre d’un gars qui a joué autant de matchs dans la LNH et qui est un professionnel depuis si longtemps. Il est incroyable. »
Bref, le Rocket a souvent eu à palier à de nombreuses absences à cause des blessures et des rappels cette saison, mais l’équipe a présentement sa meilleure escouade défensive de la saison. Ça permet à Joël Bouchard de ralentir la cadence de Josh Brook quand le calendrier est trop imposant. Même si ça peut sembler contre-intuitif parce qu’on veut qu’il joue le plus de matchs possible pour son développement, c’est probablement une bonne chose à long terme, ce qui reste la priorité de l’organisation et ultimement, des observateurs qui s’inquiétaient de son retrait de l’alignement.
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