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La préparation d’un agent de joueur pour le repêchage de la NHL
Cette année pour le repêchage 2018 de la NHL, l’agent de joueur Chad Levitt de CEM Hockey m’a proposé de faire le voyage à Dallas avec lui. Son meilleur espoir est Luke Henman. Il a évolué sous les ordres de Joël Bouchard avec l’Armada de Blainville-Boisbriand la saison dernière. Pour 2018, Chad représente aussi Raphaël Harvey-Pinard et Adam McCormick.
Je connais Chad depuis le début de sa carrière il y a 6 ans. Quand je l’ai rencontré, il n’avait aucun joueur sous contrat avec des équipes de la NHL. En date d’aujourd’hui, il a négocié des contrats pour le gardien Callum Booth avec les Hurricanes de la Caroline, Antoine Waked avec les Canadiens de Montréal et Boko Imama avec les Kings de Los Angeles. Si vous voulez en savoir plus sur son style de « représentation », vous pouvez revoir le reportage que j’ai sur lui juste ici. Ceci étant dit, même si les équipes ont une tonne de recruteurs et de personnels pour évaluer les joueurs, l’agent a toujours un grand rôle à jouer autant auprès des organisations de hockey et ses clients.
Avant le repêchage et tout au long de la saison, Chad s’assure de maintenir les communications avec les recruteurs des équipes de la NHL. L’agent veut transmettre le plus d’info possible aux équipes, mais aussi aller chercher du feedback à propos de ses joueurs. De cette façon, Chad peut les diriger à s’entrainer sur des facettes spécifiques de leur jeu. Dans le cas de Luke Henman, ses 150 livres fatiguent les dépisteurs, donc il doit s’assurer de se grossir au gymnase. Chad doit prendre l’opportunité quand il discute avec les dépisteurs de renchérir avec le fait que son joueur, Luke, a un sens du hockey vraiment unique et développé.
Aussi, c’est important pour l’agent d’informer les dépisteurs sur la situation de ses joueurs. C’est souvent au niveau personnel. Par exemple, Adam McCormik a joué moins intensément qu’à l’habitude la saison dernière. Une des explications de cela est que sa mère a subi une opération aux poumons (transplantation d’un poumon) et cette situation familiale inquiétante l’a affecté. C’est important que les recruteurs aient des réponses à leurs questions.
La séance de repêchage est un gros show de boucane organisé par les ligues sportives. C’est fait pour vendre du rêve. Ça ne demeure pas moins une journée ultra spéciale pour les joueurs. C’est censé être un moment marquant positif et souvent le plus beau jour de la vie du hockeyeur. C’est toutefois très important pour l’agent de gérer les attentes de ses clients et surtout ceux de la famille. La dernière chose qu’on veut voir arriver c’est un joueur déçu d’être repêché en 4e ronde alors qu’il s’attendait à sortir en 2e ronde. Ou encore, pire se présenter à l’aréna et repartir bredouille. La motivation de revenir en force dans le junior devient difficile dans ces cas là. Tout est une question d’attente lorsqu’un joueur se présente à l’encan amateur.
Une autre situation à gérer est les invitations au camp des recrues et de développement des organisations. Ça ne veut pas dire qu’un joueur non repêché doit mettre sa carrière aux poubelles. Après la séance de repêchage, la majorité des équipes vont lancer des invitations à des joueurs de venir à leur camp de développement. Si ce camp se déroule bien, un joueur non repêché aura donc les mêmes chances d’épater l’organisation qu’un joueur repêché au camp des recrues.
J’ai déjà assisté à cette situation lors du repêchage à Philaldephie en 2014. Boko Imama s’était présenté au repêchage avec une super attitude. Il n’avait aucune attente, il voulait simplement vivre une expérience. Comme de fait, son nom n’a pas été prononcé, mais en fin d’après-midi le samedi, les Canadiens de Montréal ont discuté avec lui pour l’invité à leur camp de développement. Les choses ont bien été et il a été invité au camp des recrues.Le CH ne lui a pas offert de contrat, alors Boko s’est re-présenter au repêchage de 2015 en Floride.
Il a été patient, mais en 6e ronde, il a été sélectionné par le Lightning de Tampa Bay. L’an dernier, Boko a signé un contrat professionnel de 3 ans avec les Kings de Los Angeles. Il a disputé 38 matchs avec leur club-école. Il y a des joueurs repêchés en 1re ronde en 2014 et 2015 qui ont sensiblement le même nombre de matchs disputés dans la AHL que Boko. C’est un bel exemple qu’à long terme, le joueur qui a la meilleure attitude est celui qui met le plus de chances de son côté de gagner sa vie à jouer au hockey.
Si les coulisses de la vie d’un agent de joueur vous intéresse, je vous invite à nous suivre sur Instagram pendant tous le weekend sur @25stanley ou Chad Levitt directement @cem_hockey.