Ken Platenpouich Dans Les Coulisses
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Flanelle en vrac! Le système de Therrien, Pateryn, signature de Petry, « half board »
C’est dimanche, on fait le ménage des tiroirs!
Alors quoi de mieux qu’une petite édition de Flanelle en vrac!
1. Système de Therrien : probabilités défensives vs probabilités offensives
La semaine dernière, Jack Todd du quotidien The Gazette nous révélait que 51% des lecteurs sondés dudit Journal n’avaient pas confiance en Michel Therrien. Todd, comme moi d’ailleurs, semblent ne pas trop comprendre (se moquer) du délire des bullying partisans des stats de possession de rondelle qui se servent de celles-ci comme arguments contre Therrien et son système, annonçant tantôt l’apocalypse et la fin de la mystérieuse « chance ».
À la défense du système du Therrien, accusé à tort par nous savons qui de « dump and chase » c’est nul autre que P.K. Subban qui prend la parole : « It’s called puck placement ».
En extrapolant, si on comprend bien ce que Therrien veut faire avec ce « placement de rondelle », c’est tout simplement jouer les probabilités.
Les probabilités avant tout défensives, s’entend.
Car, oui, le Canadien n’en déplaise à EOTP et aux autres détracteurs de Therrien (qui pensent simplement que le coach du CH est un gros épais avec pas de système), utilise une stratégie avant tout défensive, un style où l’on élimine les risques qui n’en valent pas assez souvent la chandelle.
Ce placement de rondelles a rapport avec quelles probabilités et quels risques?
Probabilités que son équipe n’accorde pas de surnombres et autres chances menaçantes sur des revirements.
Très, très fortes.
C’est même presque impossible si le placement de rondelle (lobe, chip) est bien fait : l’autre équipe a constamment toute la glace et cinq joueurs à traverser pour se rendre à Price. C’est la plus grande force de ce système à mon avis : quitte à redonner souvent le disque à l’adversaire en zones froides, immunisation contre les plus gros dangers en zones chaudes. Autrement dit, éviter les surnombres et les revirements en territoires dangereux.
Probabilités que Price, le meilleur gardien de but au monde, fasse l’arrêt si l’autre équipe se contente de tenter de tirer de partout en zone adverse. Bien plus de 93,8% (son % d’efficacité actuel), puisque ce chiffre représente sa moyenne globale, incluant les surnombre et l’avantage numérique!
Aussi bien dire mission impossible.
Bref, oui, le Canadien va concéder sa part de « chances de marquer » de l’enclave.
Mais, à ma connaissance, il concède très peu de « méga-chances »à 5 contre 5, c’est-à-dire, de surnombres, ou autres situations où le gardien, qu’il s’appelle Price, Brodeur ou Halak (!) ne peut souvent absolument rien faire.
Voilà une statistique qui vaudrait la peine d’être analysée car elle porte directement sur la qualité des chances offertes aux adversaires.
Donc, oui, on peut dire que la stratégie du CH est construit autour de Price, qui fait sa part de miracle ici et là quand il y a des « craques » dans le système.
Mais l’idée est de minimiser les surnombres ou « méga-chances » en se disant que dans toutes les autres situations de jeu, Price fera l’arrêt presque à 100% du temps.
Donc, il y a Price mais il y a aussi le système construit autour de lui qui expliquent pourquoi le Canadien est l’équipe qui accorde le moins de but de toute la LNH à 5 contre 5, tout en arrivant honnêtement au 18e rang pour les buts marqués en pareilles situations.
Ah oui, autre gros scoop pour ses détracteurs, je suis sûr que si Therrien dirigeait les Hawks son système en serait un, assez classique, de possession de rondelle centré autour de Toews et Kane et non pas autour de Crawford.
On fait avec les joueurs concession qu’on a.
Cela dit, plus les jeunes comme Galchenyuk, Hudon, Scherback, McCarron se développeront, plus la défensive sera talentueuse (Petry fait déjà une différence), plus Therrien et ses adjoints seront enclins à jouer les probabilités offensives.
Lorsque son équipe aura l’équilibre recherché entre l’offensive et la défensive, le CH sera un aspirant obligatoire au titre!
2. Qu’est-ce que vous pensez de Greg Pateryn?
Je dois dire que j’aime bien ce gros défenseur américain de 6’2, 222 lbs. Celui que le Tricolore a obtenu en retour de Grabovski a mis du temps à se rendre, mais il semble en voie de réussir sa première vraie grande audition à la ligne bleue.
Le « processeur hockey » de Pateryn est un peu plus rapide que celui de Tinordi et son niveau de confiance est également supérieur. J’aime aussi son équilibre sur patins, sa robustesse et son tir.
Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il est en train de s’assurer un poste en vue des séries. Mais avec un contrat « one way » en poche pour l’an prochain, puis les départ anticipés de Weaver et Gonchar du côté droit, son avenir à court terme est à Montréal sur la 3e paire.
3. Bergevin sera-t-il intéressé à retenir les services de Petry?
Lorsqu’on sait que le même gars s’intéresse à ce même défenseur depuis plus d’un an, on imagine mal comment Bergevin, malgré un budget serré, ne fera pas des pieds et des mains pour s’entendre avec le grand, gros et talentueux #26.
C’est simple, personne dans l’organisation n’est en mesure à court et moyen terme d’occuper la chaise de Petry en tant que troisième défenseur. Beaulieu ou Emelin peuvent sans doute avoir un œil sur la 4e chaise, mais c’est le mieux qu’on peut espérer de leur part dans le moment.
Petry est une excellente option du côté droit après Subban et il vaut son pesant d’or à travers la ligue.
Je le vois vraiment comme un genre de Jay Bouwmeester droitier. Pas le genre à mettre des points au cadran si souvent, mais ce qu’il prend de l’espace sur la glace ce type!
Un gars de 22-23 bonnes minutes qui stabilise toute la brigade, un peu comme le faisait Hamrlik dans un passé pas si lointain.
Il sera aussi vraiment intéressant de comparer son apport en séries à celui de Vanek l’an dernier.
C’est peut-être là que tout va s’éclairer pour Bergevin et que le gros des « négociations » va se faire.
4. « Half board » et avantage numérique
Le « half board » c’est le bureau qu’occupait Kovalev en avantage numérique. Depuis le départ du magicien russe aucun joueur n’est parvenu à assurer cette position névralgique pour le Canadien.
Même s’il est un ailier élite dans toutes les autres catégories, ses plus fervents admirateurs de doivent en convenir, Pacioretty n’a tout simplement pas le maniement de rondelles et les qualités de passeurs requises pour occuper cette position.
Combien de fois a-t-il bêtement donné ou perdu la rondelle aux mains de l’adversaire en avantage numérique cette saison? Combien de ses passes ont-elles été interceptées? Voilà d’autres statistiques intéressantes à comptabiliser pour nos amis.
Pierre-Alexandre Parenteau, Tomas Plekanec, David Desharnais, n’ont pas tout l’arsenal requis eux non plus.
Galchenyuk? Ça viendra peut-être. J’ai bon espoir.
Je regardais Jakub Voracek manœuvré hier soir en power play contre les Oilers et je me disais voilà ce qui manque au Canadien pour gagner la Coupe Stanley!
Voracek contrôle le jeu exactement comme le faisait Kovalev à son meilleur : petite passe en bas, petite passe en haut, grande transversale, tir sur réception, tout y est et tout est exécuté à la vitesse de l’éclair au besoin, ou à vitesse ralentie au besoin. Génial!
La bonne nouvelle pour les fans de la Flanelle, c’est qu’au même âge, il n’était pas vraiment meilleur que Galchenyuk.
Certainement deux joueurs à comparer dans les prochaines années…
Auto-plogue
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